Appel à Projets : comment avance l’accompagnement en approche globale ?

Avec l’appel à projet « 50 MOA exemplaires », Démoclès accompagne des maîtres d’ouvrage engagés pour développer l’économie circulaire sur leurs opérations. Depuis le lancement de la démarche, les chantiers exemplaires ont déjà mis en place certaines actions pour anticiper la prévention et la gestion de leurs déchets chantier de démolition et réhabilitation significative.

Du côté des lauréats bénéficiant d’un accompagnement sous la forme d’une « approche globale », ce sont cinq MOA qui ont finalisé leur accompagnement individuel en coconstruisant avec nous un plan d’actions pour les 3 prochaines années (EPF Ile-de-France, EPF Auvergne, NEOTOA, Brest Métropole Habitat, Loire Habitat).

A l’issue de l’analyse de leurs pratiques, deux grandes typologies de maîtres d’ouvrage se dessinent :

  • D’une part, ceux qui ont enclenché une réflexion autour de l’économie circulaire depuis plusieurs années, formalisée dans les organisations et les process via une stratégie développement durable ou à travers des documents harmonisés. Ces acteurs ont déjà expérimenté et montré l’utilité de certains outils (chartes « chantiers propres » ou « chantiers à faibles nuisances », clauses spécifiques dans les documents de marché, moyens incitatifs pour appuyer au respect de ces clauses…) et souhaitent pousser encore plus loin leur engagement.
  • D’autre part, des maîtres d’ouvrage engagés plus récemment dans une démarche d’économie circulaire, dont la structuration d’une organisation et d’outils dédiés est en cours et qui sont dans une phase d’expérimentation d’outils au travers de leurs chantiers.

Chez les premiers, les plans d’actions intègrent des objectifs visant à affiner leurs objectifs de valorisation (notamment en objectivant des taux de valorisation par matériaux et non pas globaux à l’échelle du chantier), à développer le réemploi sur l’ensemble de leurs opérations ou encore à inciter leurs partenaires à être force de proposition opérationnelle pour répondre à des objectifs toujours plus ambitieux.

Chez les seconds, un besoin de structuration interne de la démarche ressort des actions identifiées : par la désignation d’un « référent » ou la mise en mise en place de groupes de travail pour piloter le changement des pratiques et créer ou adapter des outils en propre. Parmi ces outils, on trouve souvent des clauses types à intégrer dans les marchés de travaux ou de MOE. Pour ce faire, ils peuvent se baser sur les prescriptions proposées dans le guide Démoclès d’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre et faire évoluer ces dernières selon les besoins de leurs chantiers. D’autres axes d’amélioration sont également identifiés selon les acteurs : l’identification et l’appui sur les opportunités locales (filières de valorisation en présence sur le territoire, acteurs du réemploi, etc.), le besoin de formation des chargés d’opération, la mise en forme d’une trame de référence pour homogénéiser les registres de suivi des déchets et capitaliser sur les informations remontées par le terrain sur la base de ce document…

Globalement, on voit chez l’ensemble des MOA engagés quelques invariants ; la nécessité d’améliorer leurs outils de traçabilité notamment, et pour ce faire, il est important dans un premier temps faire évoluer les diagnostics déchets vers des diagnostics produits, matériaux, déchets de qualité. Cette évolution est une condition sine qua non à une meilleure prévention et gestion des déchets de chantiers afin d’identifier les potentiels de réemploi et de valorisation, et d’anticiper au mieux leur gestion tout au long du chantier.